Timidité ou hyperréactivité neurologique aux émotions
La timidité est plus ou moins facile à vivre au quotidien selon les situations et sa position sociale. Elle peut être mieux acceptée sociologiquement chez une femme, ou appréciée par rapport à des personnalités plus «imposantes», mais elle est bien souvent handicapante pour la personne timide.
Bien qu’il soit courant de penser que le contexte familial et l’éducation y soit pour beaucoup, apprenant aux enfants à être prudents voire craintifs au niveau relationnel, il semblerait que la timidité soit aussi liée à un mode de fonctionnement ancré dans notre cerveau. En effet, Elliot Beaton et ses collègues de l’Université de Sacramenton ont démontré (dans une étude portant sur 24 étudiants) une activité cérébrale plus importante face à des photographies de visages exprimant différentes émotions chez les personnes dites «timides». Ainsi, le cerveau de la personne timide réagirait de manière excessive à la perception d’un visage et à la lecture de l’émotion exprimée. Les timides souffrent donc d’hyper(ré)activité cérébrale.
Cette découverte a pour intérêt de permettre aux personnes timides de mieux comprendre l’origine de leur timidité afin de les déculpabiliser ou de contribuer à leur donner une meilleure image d’eux-mêmes. Enfin, la compréhension de ce processus permet de mieux cerner le «mécanisme» de la timidité et ainsi les voies à prendre pour tenter d’aider les personnes qui en souffrent (notamment à travers un apprentissage de la mise à distance, et de l’habituation dans le décryptage de l’expression émotionnelle d’un visage).
Source : Pour la Science